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 Les chiffonniers du Caire

Les chiffonniers au coeur du developpement durable.

28 Octobre 2009, 15:15pm

Publié par Les chiffonniers du Caire

La situation des chiffonniers s'est complexifiée ces derniers temps.
L'abattage des porcs à ouvert la brèche sur un profond problème qui ronge l'Egypte : la gestion de ses ordures.
Installés depuis plus d'un demi siècle au Mokkattam, les chiffonniers ont participé au nettoyage des rues de la capitale. En silence, à l'écart sur la colline du Mokkattam. Une vraie communauté s'est formée, accueillant au fil des années les migrants du sud de l''Egypte, venant les rejoindre faute de ne plus pouvoir cultiver leurs terres.
Installés sur des terrains n'appartenant à personne et pour lesquels le gouvernement n'a jamais rien dit, ils ont peu à peu construit leurs maisons, écoles, hôpital. Les ONG et l'église locale y sont pour beaucoup car elles leur ont fourni une aide significative au développement.
Communauté à part, marché parallèle, les chiffonniers ont sût créer leur place à quelques kilomètres de la capitale.

Mais l'explosion démographique du Caire a  très vite rendue cette présence, mitoyenne de la mégapole qui s'étend aujourd'hui, au dessus et autour du quartier des chiffonniers, plus visible.

Etouffés dans un quartier où l’eau et l’électricité ont tardés à venir, les voilà au pied de la colline, rendue célèbre à cause de multiples effondrements, et où beaucoup ont trouvés la mort.

Un quartier résidentiel a vu le jour ces dernières années sur le haut de la colline. Un centre culturel au pied de la colline est né récemment. Certains parlent même d’un projet d’implantation pour une bourse internationale à deux pas de chez eux.


Les terrains qu’ils occupent sont aussi l’objet de toute les convoitises. En effet, l’Etat réfléchi à un projet d’urbanisme qui pourrait permettre l’extension de la capitale sur ces terrains. Mais voilà, ce sont plus de 20 000 personnes qui vivent là, depuis des années…

Malgré la grippe aviaire qui a en premier touchée l’Egypte, ce fut ensuite la crise qui les a frappé de plein fouet.

Mais entre deux, c’est aussi toute la redistribution du marché de ramassage des ordures par le gouvernement qui les a le plus secoué. En effet, ce dernier a confié à des entreprises étrangères, le soin de nettoyer la ville.

Il faut savoir qu’au Caire, deux phénomènes jouent un grand rôle dans ce contexte.

Tout d’abord la notion d’urbanisme n’a pas été prise en compte. En effet, les ruelles étroites du Caire, ne permettent pas aux machines d’effectuer les ramassages dans les ruelles étroites. Alors que les chiffonniers, eux, s’annoncent dans ces ruelles afin que les habitants leurs confient leurs détritus.

Pour pallier à ce problème, le gouvernement a commencé à imposer des taxes d’ordures ménagères et a voulu initier les habitants à un comportement de citoyen responsable, leur demandant de déposer leurs ordures dans les grandes artères. Mais cette éducation ne peut se faire en quelques semaines, mois. N’ayant déployé aucun programme d’accompagnement face à ce deuxième phénomène, le gouvernement se heurte à un échec.

 

Pour couronner le tout, la gestion de ces sociétés de nettoyage s’est révélée être extrêmement compliquée. L’une d’entre elle est même en litige avec le gouvernement actuellement.

 

En ce qui concerne la situation de nos chiffonniers, celle-ci s’est aggravée en mai dernier lorsque sous couvert de mesures sanitaires, le gouvernement décide de l’abattage de tous les porcs des chiffonniers afin d’éviter la propagation du virus H1N1.

 

Elément principal du recyclage effectué par les chiffonniers, le cochon est une «  main d’œuvre » qui aide à l’élimination des déchets organiques récupérés lors de leurs ramassage.

Dernièrement, suite à leurs disparitions, quelques-uns ont commencé à mettre en place des systèmes de biogaz, transformant les déchets en énergie…. Mais ce n’est là qu’une luciole de reconversion. Beaucoup sont encore sous le choc. C’est un  vrai deuil pour les chiffonniers… Au delà de la perte financière que représente l’animal, c’est tout leur système de recyclage qui est mis à mal et donc leur survie.

 

La première réponse des familles à cette crise a été de déscolariser certains enfants car les frais étaient trop lourds à supporter pour plusieurs enfants. C’est une véritable catastrophe, un recul terrible en matière de promotion de droits de l’homme et de l’enfant.

 

Mais malgré les appels de l’ONU et de l’OMS affirmant au gouvernement que les cochons ne sont pas le cœur du problème, celui ci n’a rien voulu entendre.

 

Au delà des cochons, il est vrai qu’une épidémie dans un pays en difficulté économique comme l’Egypte le conduirait à la ruine.

 

Avec 80 millions d’habitants l’Egypte risque telle d’être engloutie par une «  nouvelle plaie d’Egypte » ?
Même la proposition du gouvernement faite aux chiffonniers de leur offrir une ferme à quelques kilomètres du Caire n'a pu les satsisfaire.

Si vous voulez apporter votre soutien aux chiffonniers du Caire rejoignez le groupe sur Facebook, lien ci-dessous.

 

Karima KOUIDRI

 

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